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Avis de recherche

En France, depuis 1984, l’Ifremer a mis en place un réseau de surveillance du phytoplancton et des phycotoxines (toxines produites par quelques espèces de phytoplancton) : le REPHY. Des prélèvements d’eau et de coquillages sont effectués régulièrement toute l’année sur l’ensemble du littoral et analysés au microscope : observation du phytoplancton, en particulier des espèces toxiques et nuisibles, et des coquillages pour détecter les phycotoxines et évaluer les risques pour la santé humaine. Les résultats sont rendus publics, afin d’informer consommateurs et professionnels. En cas de dépassement des normes sanitaires, les mesures nécessaires sont prises par les autorités préfectorales : interdiction de la pêche et de la mise sur le marché des coquillages provenant des zones contaminées.




Cette démarche française a été la première de ce type au monde. Aujourd’hui, la prise de conscience est mondiale. Un programme international GEOHAB (Global Ecology and Oceanography of Harmful Algal Blooms) est en cours d’établissement, dans le but de favoriser les échanges de connaissances sur les comportements physiologiques des algues toxiques. L’objectif est l’élaboration d’une théorie générale utilisable à des fins de prévention ou de contrôle sur toute la planète.

Des sentinelles naturelles

Le meilleur moyen de contrer les effets néfastes des espèces toxiques est encore de prévoir leur apparition. Il vaut mieux prévenir que guérir ! Pour cela il faut pouvoir détecter les signes avant-coureurs de leur venue. Les dinoflagellés disposent dans leurs troupes de sentinelles naturelles : Noctiluca et Ceratium.

     


Le noctiluque, Noctiluca scintillans (du grec Nocti, la nuit, Luca, la lumière), est le fameux plancton luminescent capable de rendre la mer phosphorescente, la nuit, dans le sillage des navires. C’est un dinoflagellé en forme de petite bille d’environ 1 mm, visible à l’œil nu, capable d’émettre de la lumière. En été, en cas de pullulation, il peut être responsable du phénomène des eaux rouges, mais il est inoffensif pour l’homme et la faune marine.



Ceratium est un dinoflagellé bien plus petit que le noctiluque car il reste microscopique, mais ses grandes antennes, qui font penser à des ancres marines, le rendent encombrant et trop difficile à manger pour les coquillages. Il est pourtant non toxique.

     







Des prélèvements effectués en amont d’épisodes de blooms phytoplanctoniques ont montré que Nocticula et/ou Ceratium sont souvent présents dans le milieu avant l’arrivée de Dinophysis. Ainsi, on suppose que leur détection systématique permettrait de « prédire » la venue de leur cousin toxique et pourrait devenir un outil de prévention fiable. Mieux connaître ces sentinelles et savoir les détecter aiderait les professionnels à anticiper pour empêcher la contamination de leurs produits et atténuer le manque à gagner que provoquent les interdictions de vente.



Par exemple, dès le repérage d’une sentinelle dans le milieu, les ostréiculteurs pourraient mettre leurs huîtres à l’abri dans des bassins où l’eau serait filtrée, leur évitant ainsi le contact avec le dinoflagellé nocif. Les huîtres resteraient présentes sur les étals des marchés et retrouveraient leurs parcs dès la fin de la contamination. Aujourd’hui, cette méthode n’est pas encore maîtrisée et ne peut être utilisée avec une totale fiabilité. Les coquillages ayant été en contact ou non avec le plancton toxique sont interdits de consommation et de vente jusqu’à l’autorisation de commercialisation donnée par la Préfecture suite aux résultats des analyses de l’Ifremer. Actuellement, des études sont menées par Ifremer pour mettre au point une technique rendant fiables ces clignotants naturels.

En France, les prélèvements de plancton et l’analyse des coquillages sont effectués par l’Ifremer une fois par semaine, d’avril à octobre, sur les parties de la côte où sont installés des éleveurs et des pêcheurs professionnels. Hors ces zones, c’est une contamination de coquillages qui déclenche la surveillance. De novembre à mars, les suivis de l’Ifremer sont plus espacés sur tout le littoral.

Aujourd’hui, on se rend compte que les microalgues toxiques comme Dinophysis ne respectent plus leur habitude d’apparaître du printemps à l’automne. Par exemple, en 2010, Pseudo-nitzschia est apparue dès le mois de mars. Cela s’explique par les dérèglements climatiques qui se répercutent sur les conditions du milieu, conditions devenant propices à leur présence désormais tout au long de l’année. Dans l’idéal, cette évolution devrait amener à une surveillance systématique et permanente. Or, à ce jour, il n’existe pas de protocole commun à la disposition des professionnels qui réclament pourtant la mise en place de prélèvements plus réguliers et étendus. Pour ce faire, des structures existent déjà, qui seraient en capacité d’accompagner l’Ifremer sur le terrain, à l’image de l’Observatoire du plancton en Morbihan. L’idée est reprise ici et là le long du littoral français par des associations citoyennes dans le but de renforcer la prévention et d’aider à lutter contre la fragilisation des métiers de la mer.


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Le REPHY

Réseau de Surveillance du Phytoplancton et des Phycotoxines.Couvrant tout le littoral français métropolitain

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L'Ifremer est un Établissement public créé en 1984 et placé sous la tutelle conjointe des ministères de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la Mer, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche et de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Pêche.

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L’Observatoire du Plancton est une association de loi 1901 créée en 2004, à Port-Louis dans le Morbihan, par un groupe de passionnés du monde marin.

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