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Les « gentils » et les « méchants » !

Les « bons » phytoplanctons sont le premier maillon de la chaîne alimentaire de toute la vie marine, mais ceux-ci ont un sérieux ennemi : les « mauvais » planctons à qui il arrive de se propager inconsidérément au point de prendre leur place. Parmi les quelques 5000 espèces d’algues unicellulaires composant le phytoplancton, seule une cinquantaine sont indésirables, dont une dizaine sont avérées toxiques. La plupart de ces microalgues toxiques font partie de la famille des dinoflagellés.

     

Chaque année, le littoral français subit des « blooms », ou pullulations massives de microalgues, dues à l’arrivée dans les eaux côtières, via les fleuves et les eaux de ruissellement, d’effluents d’origine agricole, urbaine et industrielle qui déversent dans la mer des nutriments comme l’azote et le phosphore. Au printemps, le soleil apportant à nouveau lumière et chaleur, les conditions hivernales changent, devenant soudain très propices à la production végétale. Des milliards d’algues unicellulaires se mettent subitement à proliférer, donnant parfois à la mer une coloration rouge, noire ou verte en fonction de l’espèce concernée. A ce jour, plus d’une douzaine de microalgues ont été identifiées comme responsables de ces eaux colorées sur le littoral français. Certaines sont toxiques, mais pas toutes ; près de la moitié sont des dinoflagellés. Cependant, en cas d’efflorescence, la couleur de l’eau ne peut constituer un critère de toxicité, certains phytoplanctons dangereux ne la modifiant pas.

Les eaux colorées sont dues le plus souvent à des espèces inoffensives. Elles peuvent malgré tout avoir des conséquences néfastes. En cas de bloom, la surabondance de phytoplancton (les concentrations atteignant plusieurs dizaines de millions de cellules par litre) entraîne la mort d’organismes marins (poissons, coquillages) soit par des effets mécaniques d’obstruction, soit par asphyxie. En effet, la respiration des microalgues en masse et la dégradation de la matière organique par les bactéries, grandes consommatrices d’oxygène, entraînent une diminution brutale de l’oxygène dans l’eau. La nuit, les microalgues consommant tout oxygène disponible, la faune meurt alors d’asphyxie. Ces efflorescences étouffent également les « bons » phytoplanctons, repas favori du zooplancton, des coquillages et des larves de poissons. Privés de nourriture et d’oxygène, ceux-ci ne peuvent plus que fuir ou mourir.

Les efflorescences d’espèces toxiques provoquent les mêmes effets, auxquels s’ajoute la diffusion dans l’eau de leurs toxines qui peuvent parfois tuer les larves d’huîtres, de moules… et infester les coquillages qui deviennent inconsommables pour l’homme. C’est le cas des dinoflagellés qui, épisodiquement, se multiplient et pullulent au point de rougir la surface de l’océan. Cependant, certains d’entre eux, comme le Dinophysis, peuvent être toxiques à des concentrations faibles, donc même sans phénomène de bloom.




Ces « méchants » font concurrence aux bons phytoplanctons. Une concurrence renforcée, entre autres, par les produits « phytosanitaires » lorsqu’ils sont mal utilisés par les exploitants, les collectivités ou les particuliers. Surdosés, ces produits finissent par s’écouler trop abondamment dans les eaux marines où ils inhibent le développement des bonnes microalgues, ce qui laisse encore plus de place aux indésirables qui, eux, résistent aux pesticides.

Une présence lourde de conséquences

Cette rupture dans la qualité et la quantité du plancton végétal provoque un déficit de nourriture néfaste pour le plancton animal, les coquillages ou les larves de poissons, et c’est tout l’équilibre de la production sauvage ou d’élevage qui est en jeu. En plus de l’affaiblissement des ressources occasionné par la mortalité, des interdictions de commercialisation, parfois nécessaires au nom du principe de précaution, provoquent un sérieux manque à gagner pour les professionnels de la pêche, la conchyliculture, la mytiliculture… Ce qui participe à la fragilisation des métiers de la mer.




La menace est réelle. Demain, si la quantité de sels minéraux (nitrates, phosphates…) déversée dans la mer continue d’augmenter, les dinoflagellés se porteront toujours bien, car ils savent s’adapter à la mauvaise qualité de l’eau. Le Roundup ne leur fait pas peur ! En revanche, cette pollution mettra en danger d’autres espèces, comme les diatomées, qui ont besoin d’un milieu en équilibre pour se développer. Or, sans diatomées, pas d’huîtres, pas de moules, etc. Ainsi, la pollution que l’homme provoque aura de lourdes conséquences sur son alimentation.

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  Dinoflagellés

  Introduction au bloom phytoplanctonique

              
                                                                                                                       
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