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Diatomées en danger !

Les diatomées sont là depuis des centaines de millions d’années, belles, solides, capables de résister aux pressions de tonnes de fossiles (1000 mètres au Mexique) et de traverser tous les cataclysmes géologiques de la planète. Pourtant, elles sont aussi fragiles et vulnérables aux pollutions imperceptibles qui pourraient les faire disparaître.

Certaines espèces de diatomées ne supportent aucune pollution alors que d’autres sont très tolérantes et prolifèrent dans les milieux dégradés. Ces algues microscopiques sont particulièrement sensibles aux variations de concentration en éléments nutritifs dans l’eau (phosphore, azote…) et aux charges organiques et minérales provenant des fertilisants et des engrais qui ruissellent le long des terres agricoles. Les diatomées sont d’ailleurs utilisées par un nombre grandissant de pays pour effectuer le suivi de la qualité des eaux des rivières ou de la mer car elles constituent un très fiable indicateur de pollution aquatique . En cas de pollution, la proportion des espèces de la communauté planctonique change. Les plus sensibles disparaissent, tandis que les plus tolérantes gagnent du terrain. En dressant des listes d’espèces, classées selon leur sensibilité, on peut caractériser chaque endroit par un « indice diatomique». L'Indice Biologique Diatomique a été mis en place et normalisé en 2000 puis révisé en 2007, dans le cadre de la Directive Cadre sur l'Eau.



Une trop grande quantité de pesticides, d’insecticides, de nitrates ou de phosphates perturbe les diatomées, au point de diminuer leur diversité. Une espèce tolérante et « gourmande » se développe excessivement, provoquant un bloom phytoplanctonique. C’est le cas, par exemple, de la Ceratolina Pelagica qui dévore les nutriments, les sels minéraux et se multiplie au détriment d’autres espèces ayant besoin d’un équilibre biologique pour s’épanouir. La Ceratolina Pelagica n’est pas toxique, elle joue un rôle normal quand elle est mélangée de façon équilibrée au phytoplancton, mais son abondance étouffe les autres diatomées et, en cas de pollution, elle envahit le milieu jusqu’à représenter 80 à 90 % des algues microscopiques… L’eau devient marron, noire, prend une couleur un peu étrange tant elle est chargée de ce plancton. La lumière ne passe plus et les conditions de vie ne conviennent plus aux autres espèces. On appelle ce phénomène l’eutrophisation du milieu.



Et la catastrophe se produit ! La perte de la diversité des diatomées réduit la diversité alimentaire pour les espèces qu’elles nourrissent habituellement, créant un premier déséquilibre. En effet, s’il n’existe plus qu’une forme, qu’une taille de phytoplancton consommable, il ne conviendra qu’à une taille de bouche de zooplancton herbivore. Une seule catégorie de zooplancton sera naturellement sélectionnée, éliminant les autres et ne pouvant servir qu’à une catégorie d’espèce supérieure dans la chaîne alimentaire, etc…


Les algues microscopiques Ceratolina pelagica prospèrent rapidement, abondamment, puis, devenues trop nombreuses, elles étouffent, meurent, tombent en neige et s’écroulent sur le fond. Une couche épaisse s’y forme, créant un dépôt sédimentaire énorme. Ces diatomées deviennent un véritable garde manger pour les bactéries (aérobie, puisqu’il y a de l’oxygène) qui vont se régaler, car c’est plus facile pour elles de consommer du phytoplancton que du poisson.

Dans les fonds marins, les bactéries se multiplient tellement qu’elles y consomment tout l’oxygène présent, dont elles sont grandes consommatrices. S’il n’y a plus d’oxygène dans le milieu, les poissons ne peuvent plus y vivre, alors ils s’éloignent. Mais tous les autres animaux sédentaires vivant fixés ou enfouis (faune benthique : vers, coques…) meurent. Puis, ayant absorbé tout l’oxygène du milieu, à leur tour, les bactéries vont mourir, se dégrader, se transformer en sels minéraux qui seront à nouveau en grande quantité à la disposition du phytoplancton…

Le danger d’eutrophisation vient d’un apport soudain en nutriments en trop grande quantité.
Comment apparaissent-ils ? Les causes peuvent être multiples :

      -     pollution organique : matières organiques en suspension dans l’eau (lisiers, station d’épuration),

      -     pollution chimique : produits chimiques (engrais, pesticides…)

      -     pollution physique : par exemple un barrage.



L’exemple de la malaïgue dans les étangs languedociens

La malaïgue est un phénomène d’eutrophisation des étangs en Méditerranée : étang de Thau, de Laure, de Leucate… Un chapelet d’étangs sur le littoral. Il arrive parfois que, dans ces étangs, tous les animaux meurent soudainement à cause de la malaïgue, qui veut dire « mauvaise eau ».

La chaleur, l’excès de richesse en nutriments et matières organiques et l’absence de pluies qui ne permet pas un renouvellement suffisant de l’eau de l’étang provoquent un phénomène d’eutrophisation : surdéveloppement de bactéries qui envahissent le milieu et consomment tout l’oxygène disponible. Plus d’oxygène, plus de vie. La faune et la flore de l’étang disparaissent.

Tous les ans, en été, ces étangs sont confrontés à ce problème qui élimine les coquillages ou les rend impropres à la consommation, générant un manque à gagner pour les ostréiculteurs et autres éleveurs. La malaïgue existe partout sur la planète, dans les pays très chauds et les mers un peu fermées : Méditerranée, Lacs de Tunis…


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  Visionner les vidéos:

  Les diatomées, indicatrices de la qualité des eaux

  Les neiges sous-marines

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Bonne et mauvaise malaïgue

« Chaque année, un phénomène naturel vient perturber la vie biologique des Étangs et Lagunes du Languedoc-Roussillon « la malaïgue ».

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