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Phytoplancton>Les algues bleues ou cyanobactéries

Les cyanobactéries, gourmandes de pollution (suite)

Lorsqu’elle arrive à une trop forte concentration, ayant épuré les sels minéraux et se privant elle-même de lumière, l’espèce finit par s’autodétruire : la photosynthèse ne peut plus se faire, les cellules meurent. Cette matière végétale tombe en neige vers le fond de la mer où elle est aussitôt consommée par les bactéries.

Pour décomposer la matière organique morte, les bactéries ont besoin de beaucoup d’oxygène. Elles ponctionnent l’oxygène (O2) disponible dans l’eau et rejettent entre autres du gaz carbonique (CO2) et de l’hydroxyde de soufre (H2S). En quantité importante, cet hydrogène sulfuré, tout comme le gaz carbonique, fait diminuer le PH (potentiel hydrogène) de l’eau qui devient acide et sélective pour les espèces y vivant. En plus de son action d’acidification de l’eau, l’hydrogène sulfuré peut être toxique pour les végétaux et les animaux, que ce soit les microalgues, les poissons ou les êtres humains.

Une autre source de toxicité peut provenir des cyanobactéries elles-mêmes. En effet, beaucoup d’espèces sont toxiques et, dans certains cas, après leur mort, leurs toxines se diffusent dans l’eau où elles peuvent anéantir des organismes présents dans le milieu : plancton, coquillages, poissons… Le monde aquatique n’est pas un long fleuve tranquille ! Pourtant, à l’état sauvage, il a su s’adapter pour conserver son équilibre.


L’équilibre de la Nature tient à la diversité des espèces. Le plancton en est la partie invisible, mais vitale. Patrimoine commun de plus de 3,5 milliards d’années, son déséquilibre est la conséquence du comportement humain et joue un rôle d’alerte du mauvais état de la planète. Réduisant la variété et le nombre des espèces végétales et animales, l’érosion de la biodiversité est préjudiciable à tous les être vivants et peut entraîner des catastrophes en chaîne jusqu’à l’Homme.

Un équilibre naturel dans les mains de l’Homme

L’eutrophisation existe depuis toujours. Elle est provoquée par l’apport important de phosphore et d’azote dans des eaux peu profondes et à des périodes de fort ensoleillement. C’est un phénomène naturel s’autorégulant et sans réel danger dans un milieu en équilibre. Ses manifestations se sont accélérées depuis un demi-siècle et les secteurs touchés se sont étendus. Son augmentation est due à l’intensification des activités humaines (rejet d’eaux usées, diffusion d’engrais azotés…) et ses conséquences peuvent représenter un risque pour la santé publique. Plus de la moitié de la population mondiale vit actuellement sur le littoral, lieu d’échanges entre terre et mer. Dans cette zone de concentration intense, la présence excessive de certains phytoplanctons dans les eaux côtières est problématique.

Des microalgues toxiques

Les cyanobactéries peuvent être toxiques pour les mammifères et pour l’homme en particulier. À la suite de leur prolifération dans des eaux d’alimentation humaine, leur ingestion a été à l’origine d’intoxications graves, par exemple en Angleterre et en Australie. Dans les cas épidémiologiques les plus graves (Brésil), on a recensé plusieurs dizaines de morts. Ces épisodes regrettables ont contribué à mettre en lumière, au niveau mondial, la menace potentielle que représentent les cyanobactéries toxiques.

Plus couramment, la toxicité des cyanobactéries peut provoquer des désagréments rendant l’eau impropre à la consommation quotidienne. Par exemple, la présence de la microcystis (une cyanobactérie toxique) dans l’eau du robinet peut donner des irritations aux usagers, les empêchant même de l’utiliser pour se laver les dents.




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