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La culture de phytoplancton en écloserie

« A force de prendre des claques » film de Jean-Marie Pelt

Le phytoplancton constitue le point de départ du réseau trophique marin. Il se compose de milliers d’espèces d’algues microscopiques sauvages dont certaines peuvent être isolées et cultivées en laboratoire.

Pour quoi faire ?

L’écloserie est un établissement aquacole dans lequel est réalisé le premier stade de l'élevage, à savoir la production de juvéniles, naissains dans le cas des huîtres, alevins dans le cas des poissons. Autrement dit, c'est l'endroit où se pratiquent la reproduction artificielle, l'éclosion et l'élevage des larves, de poissons, de coquillages et de crustacés, qui sont la base de l’aquaculture : conchyliculture, pisciculture.
Par exemple, l’ostréiculture compte sur la fécondité de la mer pour ensemencer ses parcs. Or l’acquisition de naissain par captage naturel est hasardeuse : elle est tributaire des aléas de la reproduction, des conditions climatiques et de la qualité du phytoplancton présent dans le milieu naturel. L’écloserie offre la possibilité de compenser ces variations. L’alimentation des géniteurs, puis des larves obtenues, nécessite de disposer de phytoplancton et de proies vivantes adaptés à la taille de la bouche des larves. Celles-ci sont généralement nourries avec un mélange contenant plusieurs espèces de microalgues, dont des chrysophycées, chlorophycées et diatomées, et une ou deux espèces de microinvertébrés (zooplancton). C’est pourquoi une écloserie comprend une salle de culture de phytoplancton.

Comment ça marche ?

Schématiquement, on prend de l’eau de mer filtrée, on y ajoute quelques millilitres d’eau contenant l’espèce de phytoplancton choisie, une solution concentrée de sels nutritifs, parfois de vitamines, on diffuse de la lumière pour la photosynthèse, éventuellement on fait circuler dans l’eau de l’air enrichi en gaz carbonique, là aussi pour accélérer les processus de fabrication de matière organique, et on attend… Une culture d’algues unicellulaires dure de 24 h à 48 h ou même une semaine. Puis, on récolte cette solution en suspension de couleur rouge, jaune ou verte ou brune, selon l’espèce cultivée, et on la verse dans les bacs ou bassins d’élevage larvaires. Certaines de ces microalgues ont besoin de beaucoup de sels nutritifs, d’autres moins. La production de phytoplancton peut être stimulée, jusqu’à obtenir un « bloom », par addition de sels minéraux (nitrates, phosphates, silicates).
Une culture en voie de développement

Des écloseries, dans le monde, cultivent du phytoplancton (chrysophycées par exemple) pour nourrir les larves qui serviront au repeuplement d’espèces fragilisées dans le milieu naturel. Des projets de ce type sont en cours dans le sud de la France.
La culture des microalgues peut avoir d’autres utilisations : on peut en extraire des molécules, par exemple des pigments, comme le carotène qui sert de colorant dans l’industrie alimentaire. Certaines de ces molécules, acides gras entre autres, ont des propriétés tout à fait bénéfiques pour la santé et représentent d’excellents compléments alimentaires. C’est d’ailleurs pourquoi le phytoplancton est utilisé dans les programmes de lutte contre la malnutrition dans les pays pauvres et qu’aujourd’hui, dans les pays industrialisés, on imagine une nouvelle cuisine intégrant des microalgues telles que la spiruline, la chlorelle et Ondodella. Certains boulangers, chefs de restaurants et même certaines collectivités les utilisent déjà au quotidien. Ainsi, la demande grandissant, apparaissent, en France et dans le monde entier, des fermes de culture de phytoplancton pour une production locale ou de plus grande échelle.


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